Le rite et la licence dans la comédie européenne de la renaissance et de l'époque baroque : (thèmes, motifs, situations relatifs à la sexualité, au mariage et à la vie de famille)
Auteur / Autrice : | Jacqueline Sessa |
Direction : | Robert Abirached |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Théâtre |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Résumé
Cette thèse propose, après délimitation chronologique et géographique du corpus, une définition de la comédie, expression du défoulement carnavalesque au sens le plus large du terme, mais également d'une morale collective. L'existence d'un pharmakos comique, expulse ou châtie avant que ne se déroulent les rites de fertilité, assure une structure initiale de laquelle ne s'écarteront expressément que quelques sous-catégories. La première partie, dans une perspective historique, démontre à la fois la permanence et l'évolution du travesti des deux sexes, d'abord transgression des lois religieuses puis simple élément d'intrigue. Le passage de certains schémas de l’Italie a la France, l’Espagne ou l’Angleterre permet d'étudier la différence de traitement esthétique (burlesque ou romanesque des situations), mais aussi les degrés de licence tolèrent dans les différents pays ou la sublimation des dramaturges eux-mêmes. La deuxième concerne plus précisément les affrontements à l'intérieur du cercle familial ; rivalité père fils puis luttes conjugales, au nom d'une morale assez floue ou la notion de "nature" semble l'emporter sur les règles imposées par les églises ou les états. La troisième partie démontre la volonté de réconciliation dans et par la comédie : le mariage, qui en constitue le dénouement naturel, peut-être inverse en fausses noces ou en divorce bouffon. Les fêtes traditionnelles, premier mai, Saint-Jean, marquent encore la survivance des rites de fertilité.