Thèse soutenue

Récepteurs nucléaires de l'acide rétinoïque et concentrations cellulaires efficaces : implication dans la réponse au traitement différenciateur des leucémies aiguës promyélocytaires

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Auteur / Autrice : Anissa Agadir
Direction : Christine Chomienne-Thomas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Médecine
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris 5

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Nous présentons dans cette étude les pharmacocinétiques plasmatiques et intracellulaires de l'acide rétinoïque tout-trans (ATRA) dans les leucémies aiguës promyélocytaires, et la caractérisation des récepteurs nucléaires de l'ATRA dans ces cellules. La mise au point de techniques spécifiques d'extraction et d'analyse par HPLC de l'ATRA et de ses dérivés (9-cis, 13-cis et 4-oxo métabolites), nous a permis de montrer que des concentrations importantes d'ATRA (2x10-6M) sont atteintes rapidement au niveau du plasma. A l'intérieur des cellules, l'ATRA pénètre très rapidement ( en quelques minutes) et les concentrations atteintes sont corrélées au degré de différenciation des cellules et à la réponse in vivo des patients. L'étude des métabolites plasmatiques et intracellulaires de l'ATRA, met en évidence des quantités faibles de l'AR 9-cis, d'AR 13-cis et pas d'oxo-métabolites. Une conversion rapide de ces derniers en dérivés polaires instables, dont les hydroxy ou d'autres molécules non identifiées, pourrait expliquer leur faible abondance. Les cellules blastiques des LAM³ possèdent une translocation chromosomique t(15 ;17), qui fusionnent un allèle du gène RARa au gène PML. Le rôle putatif des protéines de fusion résultantes et de la protéine RARa normale dans la différenciation, représente un point capital dans la compréhension de leurs implications dans les phénomènes de leucémogénèse et de réponse à l'ATRA. Nos résultats de purifications (HPLC, FPLC) et d'étude de l'affinité des récepteurs nucléaires de l'acide rétinoïque apportent un élément supplémentaire. En effet, nous avons montré que l'affinité des récepteurs nucléaires des cellules HL –60 est proche de celle retrouvée dans les cellules COS transfectées par RARa ou PML-RARa et que par contre, l'affinité des récepteurs nucléaires présents dans les cellules promyélocytaires NB4 est inférieure. Nous avons, par ailleurs, montré une modulation de la protéine RARa normale dans les cellules LAM 3. Ainsi, l'induction de l'allèle normal pourrait expliquer, au moins en partie, l'effet thérapeutique de l'ATRA dans les LAM3, par le biais d'une compétition fonctionnelle entre l'activité normale stimulée par le traitement et l'activité pathologique, résultat de la translocation. L'ATRA, permettrait la réversion du phénotype malin en restaurant une régulation " physiologique " des voies de contrôle de la différenciation cellulaires.