Thèse soutenue

"Les Signes extérieurs" : diffusion, réception et image de la culture révolutionnaire française dans l'Italie du Triennio : (1796-1799)

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Auteur / Autrice : Christian-Marc Bosséno
Direction : Michel Vovelle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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La conquête de l’Italie par les troupes du directoire, de 1796 à 1799, crée les conditions d'un choc culturel majeur, et pose la question de la capacité des modèles révolutionnaires français à s'exporter. Cette étude entend examiner ce transfert, essentiellement à partir de la "politique du sensible" élaborée par les français et par les "jacobins" italiens, qui est le principe de base de la propagande et de la pédagogie révolutionnaire. Ce sont donc les images, les symboles et emblèmes, les rituels qui constituent l'objet de la recherche. Une première partie est consacrée a l'iconographie de la période : constitution de l'image de Bonaparte en héros libérateur, puis étude d'un large corpus d'allégories et caricatures. On s'intéresse ensuite aux sources imprimées (presse, pamphlets. . . ) et au discours des républiques-sœurs italiennes sur elles-mêmes : négation du passe et invention d'un récit historique de légitimation recours au modèle antique et identification de héros "nationaux". La "régénération" italienne est théorisée, et ses moyens de persuasion (notamment la fête civique et le théâtre) font ici l'objet d'un examen attentif. Une troisième partie enfin est consacrée a la mise en œuvre de cette politique : abolition des emblèmes et symboles de l'ancien régime, mise en place de ceux de la révolution, qui touchent tant l'individu (cocarde) que les communautés entières (arbre de la liberté), programme ambitieux des rituels républicains (fêtes de la fédération cisalpine et romaine, mises en scène de la "libération" des villes italiennes et de leur reconnaissance envers la "grande nation"). La question du religieux, pierre angulaire de cette pensée et de cette pratique des "signes extérieurs", est posée en conclusion, à propos de la récupération, à Naples, du miracle de saint-janvier par les révolutionnaires.