Le romanesque de la mésalliance (1850-1900)
Auteur / Autrice : | Éléonore Reverzy |
Direction : | Michel Crouzet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le romanesque de la mésalliance se propose d'étudier les relations du couple dans la littérature française du second XIXème siècle, tant à travers les massifs romanesques flaubertiens et zoliens que dans les écrits des Goncourt, de Maupassant et de Huysmans, les romans bourgeois et les hymnes naturalistes micheletiens ou les récits champêtres de George Sand. Il s'agit à travers quatre axes, le domaine de l'art, la conjugalité quotidienne, le sacré et la nature, de montrer l'aporie de la relation des sexes, saisis non plus comme complémentaires mais comme antagonistes : la mésalliance signifie avant tout la mésentente ontologique de l'homme et de la femme. Celle qui figurait la transcendance, qu'elle soit esthétique, religieuse ou naturelle, est désormais assimilée à la matière : elle n'appelle plus l'homme au dépassement mais le ramène à son corps grotesque. Cette mise à mort du personnage féminin, qui constitue l'aboutissement du travail de sape engagé par le positivisme et poursuivi par l'instauration d'une étiologie scientifique réductrice, marque le triomphe d'une misogynie d'origine médiévale que n'équilibre plus l'exaltation de la dame. Que la femme cesse d'être une héroïne entraine inévitablement une crise du roman, condamné à s'embourber dans la voie du grotesque, sans que perdure la dimension sublime.