Jérôme et Jean Tharaud, écrivains et journalistes : des années de formation à la notoriété, 1874-1924 : une marche au conformisme
Auteur / Autrice : | Michel Leymarie |
Direction : | Serge Berstein |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Résumé
Jérôme et Jean Tharaud, nés respectivement en 1874 et 1877, ont écrit ensemble pendant plus de cinquante ans. Trois périodes caractérisent l'itinéraire des deux frères jusqu'en 1924, date à laquelle leur notoriété est établie : les "années- Péguy", les "années- Barrès", les "années Lyautey". Les "années Péguy" sont celles de l'apprentissage, des études à l'Ecole normale ou à l'Ecole des sciences politiques ainsi que des premières œuvres - Jérôme signe avec Péguy la pétition en faveur de Dreyfus, chez Jean sont fondés les "Cahiers de la quinzaine" les romanciers et journalistes, lauréats du prix Goncourt en 1906 avec Dingley l'illustre luivain, deviennent des collaborateurs de Barrès et des admirateurs de Déroulède; ils connaissent une première célébrité grâce à la Maîtresse servante (1911) et à la Fête arabe (1912). Mobilisés, ils sont au front jusqu'en 1917, puis sont appelés par Lyautey au Maroc. Ils se font les chantres de la colonisation française dans Rabat (1919) et Marrakech (1921) dans l'Ombre de la croix (1918), un Royaume de dieu (1920), Quant Israël est roi (1921), L'an prochain à Jérusalem (1924), ils se révèlent antisémites. Aujourd'hui oubliés alors qu'ils furent des auteurs à succès, publiés par la Revue des deux mondes et les Editions plon, ils apparaissent comme des miroirs de la société culturelle et politique de leur époque, reflétant les aspirations et les inquiétudes nationalistes.