Immobilité et rupture : la notion de temps linguistique dans "L'Herbe", "Histoire", "La Route des Flandres" et "L'Acacia" de Claude Simon

• Auteur / Autrice : Catherine Rannoux
• Direction : Jean-Pierre Seguin
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Linguistique
• Date : Soutenance en 1993
• Etablissement(s) : Poitiers

Résumé

Cette thèse se donne pour objectif de montrer comment une esthétique du continu discontinu est mise en œuvre dans l'écriture de quatre romans de Claude Simon par l'articulation entre le continu de l'énonce et le discontinu de l'énonciation. Elle s'appuie pour cela tout d'abord sur une étude de la ponctuation, permettant de mettre en évidence comment des ruptures énonciatives interviennent régulièrement dans l'énonce, travaillant a des superpositions temporelles et a la déréalisation du représente. Le deuxième chapitre prolonge cette première approche par l'étude du jeu des formes verbales, qui se combinent pour mettre en scène la représentation, dénonçant partiellement l'illusion référentielle. Ainsi se dessine une poétique associant mimesis et textualité, dont le participe présent constitue une forme emblématique. Le troisième chapitre discute la notion de phrase et montre l'existence d'une forme spécifique de cette écriture, le hors-phrase, dans lequel interviennent les mots-clés élaborant une vision du monde pense comme lieu non hiérarchisé et dénué d'organisation signifiante.

This thesis aims to demonstrate how an aestherics of the continuous discontinuous is brought into play in the writing of four novels by claude simon through the articulation as between the continuous utterance and the discontinuous enunciation. For this purpose, it deals first with a study of the punctuation, showing how enunciative breaks regularly take place in the utterance and how they create superimpositions of times and participate in the loss of reality of what is represented. The second section continues the initial approach with the study of the interplay of tenses which combine to disclose representation and partly denounce the referential illusion. Consequently, a poetics associating mimesis and textuallity become apparent, and the present participle an emblematic form. The third section discusses the notion of sentence and proves the existence of a specific form, the "hors-phrase" (the "out of sentence") in this writing. The key-words take part in ther elaboration of a vision of the world, thought of as a place without any hierarchical or meaningful organization.