Thèse soutenue

Pratiques de la raison en Mésopotamie et en Egypte aux IIIe et IIe millénaires

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Auteur / Autrice : James M. Ritter
Direction : Christian Houzel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epistémologie, histoire des sciences
Date : Soutenance en 1993
Etablissement(s) : Paris 13

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le propos de cette thèse est de montrer l'existence, à la fois en Égypte et en Mésopotamie, dès le deuxième millénaire avant notre ère, d'une famille privilégiée de domaines incluant les mathématiques, la médecine et, au moins pour la Mésopotamie, la divination et la jurisprudence. Cet ensemble de disciplines est ici désignée sous le nom de pratiques rationnelles afin d’éviter un anachronisme hâtif en l'appelant science mais aussi afin de le distinguer d'autres aires intellectuelles dans l’antiquité. L'existence de ces domaines et leur identification reposent sur deux types de preuves: les unes sont sociologiques, il existait en effet des professionnels dont les pratiques et la formation éducative partageaient certains traits caractéristiques; les autres sont textuelles, des similarités formelles grammaticales et structurelles apparaissent dans les textes utilisés par ces spécialistes. La première partie étudie l'existence d'une telle aire rationnelle en Mésopotamie, en partant d'abord de l’étude des praticiens concernés, puis réciproquement, en partant des textes techniques dont nous disposons. La seconde partie examine en détail le cas de la médecine en Mésopotamie et en Égypte. L'accent est mis sur le problème synchronique de délimiter un tel champ de pratiques rationnelles, en particulier au niveau social; les questions méthodologiques et textuelles soulevées par une telle tentative sont explicitées et une comparaison entre les deux civilisations amorcée. La dernière partie considère le seul domaine pour lequel une documentation suffisante permet une approche diachronique, celui des mathématiques. Il s'agit de déterminer quelles particularités du développement sont prises en compte par les demandes de la société, l'extension des structures rationnelles et les techniques de la discipline même. Le dernier chapitre est consacré à une comparaison entre les techniques arithmétiques égyptiennes et mésopotamiennes afin de mieux comprendre les différentes directions prises par les deux sociétés dans le développement de leurs outils mathématiques.