Thèse soutenue

Le retour du récit dans les années 1980 : oralité, jeu hypertextuel et expression de l'identité chez T. Ben Jelloun, R. Mimouni, F. Mellah, V. Khoury-Ghata et A. Cossery

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Auteur / Autrice : Sarra Gaillard
Direction : Charles Bonn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature francophone
Date : Soutenance en 1993
Etablissement(s) : Paris 13

Résumé

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Parler de retour au recit suppose qu'il y a deja eu rupture avec lui. Ou et quand? dans quel espace et dans quel temps ? c'est ce qu'il faut preciser ici. Dans ce qu'on appelle sans conteste aujourd'hui la litterature maghrebine de langue francaise, ce divorce avec le recit classique est deja perceptible chez kateb et plus tard chez dib, khair-eddine et meddeb (1960-1970). Depuis les annees 1980, une resurgence du recit caracterise les textes d'une quirielle de romanciers. T. Ben jelloun, r. Mimouni, f. Mellah et v. Khoury-ghata (liban) font partie de ce qu'on propose d'appeler ici la tendance "neo-narrative". Ce retour au recit n'est pourtant pas un retour au recit lineairebalzacien. C'est au contraire une reconciliation avec un "recit ancestral" puise dans les traditions orale et livresque, erigees ici en modele d'ecriture. Le "pastiche serieux" est ce moyen avec lequel hyopertextes dialoguent alors avec hypotextes (contes populaires, coran, les nuits). A l'exception d'a. Cossery (egypte) parodiant un modele exogene cette fois (le roman policier), les quatre premiers pastichent en regime serieux un "modele ancestral". Que signifie cela ? pourquoi le pastiche respectueux du modele ancestral ? pourquoi le pasticle au depens de la parodie quand il s'agit de modeles endogenes ? cela a-t-il un rapport avec la problematique de l'identite ? certes oui. L'imitation serieuse est le signe d'une reconciliation avec l'ancetre mais aussi une facon de dire sa genealogie. Toutefois, qui est cet ancetre ? un eancetre unique, homogene, arabe ou bien multiple, heterogene, pluriculturel ? contre toute attente, nos ecrivains insinuent que l'ancetre dont ils se reclament est autre que celui que les ideologies de "l'authenticite" veulent nous imposer.