La pensée de Térence : Héritage et romanité
Auteur / Autrice : | François Callier |
Direction : | Jean-Marie André |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures anciennes. Latin |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au rebours de la méthode qui a longtemps inspiré les études terentiennes. Il vaut la peine de considérer l'œuvre de Terence autrement que comme le reflet exact de la nouvelle comédie. D'abord parce que, eu égard à l'état actuel de nos sources, il est moins vain et que, pour l'histoire des idées romaines, il est plus fécond de chercher en cet auteur, plutôt qu'un imitateur des formes comiques grecques, un héritier et un adaptateur des leçons de la philosophie hellénistique parvenues, par la littérature dramatique ou par d'autres voies, jusqu'aux élites intellectuelles romaines du deuxième siècle. Ensuite parce que les choix que Terence a faits dans le répertoire de Ménandre et d’Apollodore suggèrent une interprétation de son œuvre qui, sans ignorer l'apport grec, mette en évidence son originalité, révèle combien ses racines en milieu romain sont profondes. Les six comédies de Terence nous donnent à lire les réflexions d'un familier du "cercle des Scipions" sur des notions morales ou des réalités sociales qu'il importait alors de définir en termes rénovés: mariage, famille, éducation, amitié, justice. . . Car cette œuvre est le produit d'un moment où Rome ne peut plus différer la réponse, à mi-chemin entre l'hellènophobie et l'hellènomanie, à l'antagonisme qui oppose désormais la morale traditionnelle et des conceptions nouvelles. Et les considérations de Terence vont très au-delà des enseignements de la Grèce, puisqu'elles posent les assises du concept d'humanitas. Mais entre Scipion Émilien et Terence, entre Scipion Émilien, Térence et Cicéron, les affinités forment un lignage spirituel.