Gogol et la tradition picaresque espagnole : Tchitchikov et Guzman
Auteur / Autrice : | Florence Clerc |
Direction : | Michel Cadot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 01/01/1992 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
Dans les premières décennies du 19eme siècle se développe en Russie, à la suite de coïncidences historiques, un intérêt pour la culture et la littérature espagnoles. Les grandes œuvres du siècle d'or jouissent d'une fortune privilégiée. C'est toutefois par la médiation déformante de Lesage que les Russes vont découvrir la tradition picaresque espagnole. Les rapports de Nicolas Gogol avec l'art et la culture espagnols, caractérisés par l'intérêt de l'écrivain pour les formes d'expression du "caractère national", sont plus significatifs qu'on a pu le croire. Dans les Ames mortes, les modalités de l'utilisation d'éléments ressortissant à la tradition picaresque sont à considérer dans un processus de refonte des genres à l'intérieur d'une recherche sur la matière romanesque. Mais l'étude d'affinités plus profondes constatées entre le récit de la vie du Guzman de Alfarache par Mateo Aleman et celui du parcours de Tchitchikov met à jour un questionnement moral sous-jacent au poème de Gogol et centré sur la notion de péché, qui autorise une lecture renouvelée de l'œuvre dans une perspective éthique et religieuse.