Processus d'induction d'embryons haploïdes par du pollen irradié chez le melon (cucumis melo l. ) : réponses du pollen à l'irradiation gamma
Auteur / Autrice : | Florence Cuny |
Direction : | Philippe Jean Coulomb |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie et cytologie végétales |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Résumé
La réponse du pollen de melon à l'irradiation gamma est etudiée dans l'optique de la détermination du processus d'induction d'embryons haploïdes. Quelles que soient les doses d'irradiation comprises entre 0,15 et 2,5 kgy, l'induction d'embryons haploïdes, d'origine maternelle, est toujours présente. L'étude histologique indique que le melon possède un mégagamétophyte de type polygonum à huit noyaux et sept cellules, chacune montrant une forme différente de spécialisation structurale. La fécondation s'achève trois jours après la pollinisation avec la formation du zygote dont la différenciation de type crucifère ne s'amorce que deux jours après. Lorsque le pollen est irradié, l'albumen forme une masse compacte cellularisée dépourvue d'haustorium. Gééeralement, les pseudo-zygotes, vacuolisés et chargés en amidon, se divisent et évoluent en proembryons anormaux qui avortent. Parfois, l'oosphère se développe en un embryon haploïde selon un processus de pseudogamie. Le pollen de melon bicellulaire germe in vitro à un taux de 98%. Des doses d'irradiation supérieures à 2,5 kgy sont nécessaires pour réduire significativement la vitesse de croissance du tube pollinique et affecter la division de la cellule génératrice. Ainsi, tant que le pollen est capable de germer correctement, l'induction d'embryons haploïdes se réalise. Les tubes polliniques sont caractérisés par une zonation ultrastructurale qui témoigne de spécialisations fonctionnelles. Les vésicules golgiennes chargées en precurseurs polysaccharidiques migrent vers l'apex du tube pollinique où leur fusion avec la membrane plasmique contribue à l'élongation apicale de ce tube et à l'édification de la couche pariétale pecto-cellulosique. La voie exocytaire réalisée entre le réticulum endoplasmique et la membrane plasmique est responsable de la mise en place de la couche pariétale interne callosique. La vacuolisation de la zone distale est assurée par les profils réticulaires et par les provacuoles golgiennes. Lorsque le pollen est irradié à forte dose, la vacuolisation est faible et la croissance pariétale fortement affectée. L'altération du système membranaire limite les processus exocytiques de reconnaissance indispensables à la croissance du tube pollinique. Le sporoderme du grain de pollen semble constituer une protection efficace contre le rayonnement gamma