Thèse soutenue

La signature a l'oeuvre en peinture

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Auteur / Autrice : Alice Vincens-Villepreux
Direction : Georges Mailhos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sémiologie
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'etude de la signature a l'oeuvre en peinture montre que son apparition coincide avec la disparition de l'ecriture sacree et avec l'entree de la perspective dans la representation. Par son statut de phenomene et de theoreme, elle devient une theorie du signe, une theorie de l'individu, du sujet, du moi et une theorie esthetique. Elle decline l'identite, garantit l'authenticite, fait surgir l'idion du peintre dans ses marques etoilees, se rapproche de l'idee de style et par son pouvoir de reflexivite donne a voir qu'elle montr dans le desir de la representation de la representation. Index, icone, symbole, elle est la syntaxe du visible et du lisible, a l'origine des relations dans le tableau. Les topologies et les typologies de la signature sont extremement variees, de sa tenue a l'ecart de l'icone jusqu'a son integration a la representation. Elle introduit l'ego et pose la question de l'incorporation du peintre a son oeuvre, en hesitant entre l'ostentatoire et le derisoire. Element diachronique et evenement synchronique, elle donne lieu a l'oeuvre marquant la legitimite, la continuite biographique mais aussi le souci de soi. Toutes les analyses montrent que le nom propre assure paradoxalement l'expropriation du peintre du territoire pictural qu'il sacralise dans le meme temps. La signature est histoire, allegorie et embleme de la peinture lors qu'elle montre la disparition necessaire de ce qui la fonde. Chez vermeer et chez van eyck, dans les voyages du cartellino, dans les reseaux tisses par le nom propre avec le metier, le nom du pere, de la terre, les femmes et la mort, dans les effets de l'autoportrait, dans la nature morte, la signature interroge la presence et l'absence du peintre. Metonymie du peintre, oxymore de sa reiteration et de son epiphanie, du commun et de l'idion, syntaxe du corps du monde et du corps du peintre, elle regne au monde des paradoxes - trompe-l'oeil, trompe-nom - ou rien ne la definit mieux que l'entre-deux, l'entrelacs.