La théâtralité des dialogues chez Diderot
Auteur / Autrice : | Marie-Florence Queudot |
Direction : | Laurent Versini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les dialogues de Diderot (Le neveu de Rameau, Jacques le fataliste, Mystification, Ceci n'est pas un conte, Madame de la Carlière, Le supplément au voyage de Bougainville, l'entretien entre d'Alembert et Diderot, le rêve de d'Alembert, la suite de l'entretien, l'entretien d'un père avec ses enfants, l'entretien d'un philosophe avec la maréchale***) n'ont pas été écrits pour la scène. Le succès qu'ils rencontrent aujourd'hui au théâtre pose la question de leur théâtralité. L'analyse des éléments de structure du dialogue (action, temps et lieu), met en évidence une multiplication du spectacle : les personnages assurent tous le triple rôle de metteur en scène, auditeur et acteur, dans un espace propice à la circulation des fonctions, un hors-lieu et un hors-temps proches de la dramaturge contemporaine. L'étude du geste et des rapports qu'il entretient avec la parole, l'analyse des répliques courtes et des tirades, montrent une stylisation de l'écriture au service de l'enchainement dynamique du dialogue. Enfin, le style des échanges n'est pas seulement dynamique, il est dramatique : les personnages s'émeuvent et s'affrontent, le rire même met en relief une lutte de l'individu qui, dans ses divers rôles et sous ses multiples masques, assiste à la comédie de sa propre existence. La théâtralité est inhérente aux dialogues car elle appartient à la philosophie de Diderot : le dialogue est un sommet de sa recherche et non un artifice littéraire.