Thèse soutenue

Recherches sur l'ambiguite dans la poesie de pindare

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Bernard Gallet
Direction : Jacques Bompaire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études grecques
Date : Soutenance en 1989
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

FR  |  
EN

Le texte des epinicies de pindare contient parfois des ambiguites litterales volontaires, ou sont exploitees la polysemie de certains mots et les diverses possibilites d'agencement syntaxique a l'interieur d'un meme vers. Il s'agit d'ambiguites objectives, consistant dans la superposition de deux sens distincts qui, sauf exception, ne peuvent etre exprimes que par deux traductions differentes. Naturellement enclin a user de jeux verbaux et de dissimulations sur lesquelles il attire lui-meme notre attention, pindare est influence ici par une conception hermetique du langage qui traduit peut-etre l'influence des oracles. Les ambiguites apparaissent dans les passages de transition et les maximes, ou le contexte n'assure plus la discrimination entre les divers sens des termes polysemiques. Elles ont pour but de dissimuler des idees interessantes pour le destinataire de l'ode ou les connaisseurs en poesie, mais irrecevables dans un texte compose pour servir de support a une representation musicale et choregraphique, donnee devant un vaste public. Les ambiguites citees comme exemples expriment des preoccupations professionnelles (le probleme du salaire est evoque parfois de facon humoristique), mais d'autres themes peuvent etre abordes par le meme procede. Certaines d'entre elles (pythiques i, 81 sq. Et ix, 76 sq. ) reposent sur une syllepse (au sens rhetorique) entre le mot usuel kairos et le terme technique kairos ("tresse regulatrice", qui joue un role capital dans le tissage sur metier vertical). Chez pindare (mais aussi eschyle, euripide et platon. . . ), d'autres emplois difficiles de kairos sont elucides par l'hypothese d'un rapport avec le terme technique, ce qui tend a confirmer que le mot usuel en est issu directement, avec changement d'accent.