Thèse soutenue

L'univers carcéral dans l'Espagne franquiste : romans et témoignages

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Auteur / Autrice : Driss Bouissef Rekab
Direction : Robert Jammes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études ibériques
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La vie dans les prisons franquistes, de 1939 à 1975, s'est caractérisée par les données suivantes : - des conditions matérielles déplorables - des pratiques de violence, de haine et d'arbitraire contre les prisonniers - la négation des droits des détenus, pris uniquement en tant que rebelles, asociaux, inadaptés, marginaux, obligés de se regénérer. Cette réalite dans les prisons était la conséquence et la manifestation de l'idéologie franquiste qui considérait illégales, illégitimes, anti-naturelles et anti-espagnoles toutes les conceptions, valeurs, idées ou actions différentes de celles du pouvoir. D'où les lois d'une extrême sévérité et la création, dès 1939, d'un dense réseau répressif qui incluait la police, la garde civile, l'armée, mais aussi l'appareil juridique, le parti officiel, l'Église et bien sûr la prison. La vie oppressive en prison provoquait des réactions combatives, solidaires et humaines chez les prisonniers politiques, mais désunies et individualistes chez les prisonniers de droit commun. Mais tous subissaient durement leur enfermement, cause de problèmes psychologiques graves. La violence régnant en prison et l'idéologie officielle qui s'y manifestait se retrouvaient dans la société, sous forme de valeurs mâles et guerrières. Les rapports sociaux se caractérisaient donc par le hiérarchisme, l'obéissance, la discipline, l'inferiorité de la femme. . . , à quoi il faut ajouter la misère matérielle et l'ignorance généralisées. La prison était donc le lieu idéal d'application de l'intolérance, du dogmatisme et de la violence qui définissaient l'idéologie franquiste totalitaire.