Thèse soutenue

Classe ouvriere et relations corporatives en uruguay- 1930 - 1985 : reproduction de la force de travail, etat et systeme politique.-

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Auteur / Autrice : Jorge Luis Lanzaro-Peyre
Direction : Kostas Vergopoulos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

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Traditionnellement, les rapports corporatifs sont concus comme des mecanismes de con trol des travailleurs, propres des systemes autoritaires, arrieres, voire fascistes, populistes et bureaucratico-autoritaires. Le "revival" recent du debat contribue pourtant a montrer que ces liens apparaissent comme des elements constitutifs du capitalisme dans des societes arrierees ou avancees, autoritaires ou democratiques. Ce ci, notamment a l'epoque keynesienne et aussi a l'heure de la crise du welfare state. La these reprend de facon critique cette perspective et tente de redefinir le phenomene, en tenant compte de sa diversite. Et ceci, autour d'une analyse - jusqu'ici non encore entreprise - de l'inclusion corporative de la classe ouvriere dans la for mation uruguayenne. L'etude se centre sur la regulation publique des rapports de classe et la socialisation de la reproduction de la force de travail (salaire, secu- rite sociale, relations de travail), dans le cadre de l'etat "social", apres 1930. Ces engrenages de mediation economique non marchande dessinent un segment corporatif, qui fait en meme temps partie du systeme politique. Il s'agit d'un sous-systeme - special et differentie, subordonne mais strategique - place dans un contexte liberal, qui ne fait que recreer la texture democratique. Au dela des disciplines qu'il impo- se, ce reseau ouvre un espace de participation sociale, articule a l'ensemble domi- nant des partis et au regime ("consociationnel") de "coparticipation" que ceux-ci en tretiennent. Cependant, les syndicats gardent une autonomie notable face a l'etat et aux partis. L'on reconnaitra donc, un corporatisme "democratique" ("liberal") - un "pluralisme corporatif" - distinct et a la fois comparable aux formes du meme gen re que l'on trouve dans le capitalisme "mur". La deuxieme partie du texte ebauche les traits de la dictature instauree en 1973 et signale, par opposition a certaines approches recentes, que dans ce cas il n'y a pas eu de control corporatif de la clas se ouvriere. L'exclusion politique et economique, ainsi que la mobilite forcee des travailleurs se realisent a travers la desorganisation collective et l'individualisa tion disciplinaire. Dans la transition democratique posterieure a 1980, le mouve- ment ouvrier devient a nouveau un acteur politique important. Il se renouvelle ega- lement, comme dans d'autres pays, l'articulation - et la confrontation - entre les tendances (neo) liberales et les arrangements (neo) corporatifs.