Thèse soutenue

Délinquances en matière littéraire : pastiche, faux, plagiat
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Auteur / Autrice : Marie P. Risterucci
Direction : Maurice Laugaa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Quelle est l'illégalité littéraire ? Comment se manifeste-t-elle ? Comment se punit-elle? Trois formes de copies plus ou moins frauduleuses ont été retenues : le pastiche -licite-, le "faux" -ni licite, ni illicite-, le plagiat -illicite-, pour mener une réflexion générale sur l'authenticité et l'inauthenticité littéraires, pour approcher la littérature comme pouvoir. Le premier texte étudié est le droit d'auteur français, qui détermine un délit : la contrefaçon. Une première partie juridique propose donc un historique de la "propriété littéraire", de 1793 a 1957, et montre comment l'auteur se dessine progressivement double père, divin et humain, théologique et commercial. Cependant, la loi présente une faiblesse : elle ne peut expertiser esthétiquement les œuvres. Elle nécessite, pour cela, l'aide de la critique, qui constitue l'objet d'une seconde partie. Le commentaire littéraire connait aussi une transformation au XIXe siècle, avec l'apparition de la bibliographie, science du livre, dont le but est de trier tous les écrits. Une définition de l'authentique sur le terrain s'effectue ainsi, complétant les principes légaux. Les déviances semblent, finalement, indispensables à la bonne marche littéraire. Un troisième partenaire entre encore en jeu : l'auteur, simultanément saint et faussaire. Une dernière partie lui est consacrée. Elle décrit la place pontificale que l'écrivain a pris, grâce a son pouvoir d'écrire des fictions, et grâce au rôle de la mystification, qui a contribue à définir la relation fiction réalité. On s'aperçoit qu'il n'est pas de faux littéraire, mais d'utiles erreurs, ni vraies, ni fausses, principalement liturgiques. On envisage également, plus rapidement, la place du nègre dans cette distribution, et le sort réservé aux "tentatives d'évasion" des auteurs. Le pastiche intervient en conclusion, pour retracer l'itinéraire du travail, et souligner certaines difficultés méthodologiques.