Thèse soutenue

Le jeu de l'énonciation en allemand d'après les variantes manuscrites des brouillons de H. Heine

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Auteur / Autrice : Jean-Louis Lebrave
Direction : Paul Valentin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail est consacré à l'étude linguistique des processus de production écrite en allemand à partir de l'ensemble des brouillons de la Lutezia de H. Heine. Après un bilan des théories de l'écriture existantes et un résumé des données factuelles disponibles sur l'écriture de Heine, le corpus est analyse selon deux axes complémentaires. D'abord, grâce à la notion de substitution orientée par la chronologie des opérations génétiques sous-jacentes, une exploitation automatisée des données structurées selon les effets paradigmatiques produits par les opérations génétiques débouche sur la constitution d'un dictionnaire des substitutions. Outre l'étonnante variabilité de la modalité et de la modalisation, ce regroupement exhaustif révèle l'existence de polarités génétiques remarquables dans les constituants des substitutions, et amène à construire l'hypothèse d'une écriture à plusieurs niveaux ou certaines formes, appelées proto-termes, sont les verbalisations provisoires d'un contenu sémantique soumis ultérieurement à une élaboration complémentaire. La portée de ce mécanisme génétique découvert à propos de Gross est vérifiée sur l'ensemble du lexique; mais les hypothèses correspondantes dépassent le cadre d'une analyse en termes de substitutions et imposent un autre angle d'approche. C'est pourquoi une dernière partie consacre au processus d'écriture lui-même plusieurs analyses (structures additives dont les proto-termes sont un cas particulier, répétitions, formes linguistiques de reprise, questions-réponses, interventions méta-linguistiques du locuteur) qui montrent l'existence de corrélations remarquables entre des faits de langue et des faits génétiques attestés par leurs traces. Pour expliquer ces corrélations, on est amené à construire, sur le modèle de la double locution linguistique nécessaire par ailleurs, une double locution génétique qui prend en compte l'ensemble des phénomènes liés aux rythmes de l'écriture, et dont les effets se font sentir dans la structure linéaire finale de l'écrit. A ce titre, les brouillons sont un document unique sur les traces que l'énonciation en acte laisse dans l'enchainement des énoncés.