Thèse soutenue

Emergence d'une littérature : romanciers et poètes à la Martinique, 1870-1930

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Auteur / Autrice : Isabelle Gratiant
Direction : Jeanne-Lydie Goré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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"La critique littéraire montre une très nette tendance à faire remonter les débuts de la littérature martiniquaise autour des années 1940. Pourtant, des textes littéraires existent qui attestent la vitalité d'une tradition et d'une conscience littéraires. Notre travail s'attache à lire les textes, romans et poèmes qui ont précédé historiquement la production de la génération de la négritude (1940). Nous avons tenté de réfléchir à la manière et aux moyens mis en œuvre par une communauté particulière, régie par le statut colonial, pour que naisse une littérature. Notre méthode nous a conduits à faire dans un premier temps une recherche en histoire de la littérature et à réaliser une anthologie composée de textes inconnus ou oublies, difficilement accessibles en France. Dans une seconde partie, nous avons tenté de procéder à une lecture critique œuvres fondée sur l'explication et l'analyse des textes, selon les principes présentés par les structuralistes et leurs continuateurs. La question du genre et la manière dont il est utilisé est au centre de notre réflexion. En effet, les poètes et les romanciers de la Martinique entre 1870 et 1930 sont très respectueux d'une tradition littéraire conservatrice, un peu dépassée par rapport à ce qui se faisait dans les cercles parisiens. Première génération à avoir bénéficié des lois sur l'école laïque, publique, obligatoire première génération "élite" d'une communauté peu avant esclave, les écrivains martiniquais étaient investis d'une mission. Ils souhaitaient montrer leur intégration à l'ensemble national français, du point de vue culturel. Ils voulaient se montrer des citoyens à part entière. Maitriser une langue et des formes reconnues comme littéraires, c'était pour les ainés signifier qu'ils participaient complètement à la vie de la nation. Par la pratique de l'écriture, une identité particulière s'est révélée. Ecrire était une nécessité individuelle et collective, une manière de donner acte de l'existence d'une identité martiniquaise. "