Thèse soutenue

Le Pouvoir et la presse en Algérie : "doctrine" de l'information et idéologie politique

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Auteur / Autrice : Brahim Brahimi
Direction : Francis Balle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie politique
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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"Le pouvoir et la presse en Algérie : "Doctrine" de l'information et idéologie politique" ; tel est le titre de la thèse d'Etat, soutenue à l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris (Paris 2), en juin 1987, par Brahimi Brahim, sous la direction de Francis Balle. L'auteur étudie tour à tour, "la doctrine" de l'information en Algérie, les caractéristiques de l'information à travers l'évolution des moyens d'information de 1962 à 1986 et l'environnement idéologique, politique et culturel algérien. La première partie est consacrée à l'analyse de tous les textes officiels qui définissent le rôle de l'information qui figurent dans les annexes de la thèse (document de 162 pages reprenant les passages concernant l'information dans les chartes, les résolutions du Parti, les constitutions, les déclarations des hauts responsables, le code de l'information. . . ) ; la comparaison avec la doctrine libérale et la doctrine léniniste fait ressortir l'absence d'une doctrine proprement dite mais de nombreux textes précisent, surtout depuis les années 80, le rôle de la presse et le droit à l'information aussi bien des journalistes que des citoyens. La deuxième partie, consacrée à l'évolution de la presse, met l'accent sur le monopole de l'Etat sur l'information et ses conséquences sur le contenu de l'information sur l'exercice de la profession de journaliste ; par ailleurs, l'évolution de la presse fait ressortir la priorité accodée par les gouvernants à la télévision alors que la presse écrite est négligée ; elle fait ressortir, aussi, la priorité accordée par les gouvernants à l'arabisation de la presse par rapport à l'information, la sensibilisation et la mobilisation ; ces choix démontrent l'absence de stratégie au niveau de la politique de l'information. En effet, le développement de la télévision ne s'est pas accompagné par le développement de la production audiovisuelle à cause, notamment, du contrôle excessif des fonctionnaires de la culture qui ont fermé la télévision et les colonnes des journaux aux intellectuels critiques. C'est ce qui explique la méfiance du pouvoir à l'égard des intellectuels et de la presse écrite. Jusqu'en 1985, la presse écrite ne comptait que 4 quotidiens pour 24 millions d'habitants ! La troisième partie analyse le contexte idéologique, politique et culturel. La problématique du droit à l'information (reconnu par les textes officiels) ne peut être formulée sans l'élimination des blocages du parti unique et de l'environnement culturel marqué par la faiblesse de la production (livres, cinéma, théâtre. . . ) et l'alphabétisme qui touche encore, environ 50% de la population ! Comment peut-on parler, dans ces conditions, de droit à l'information dans un pays où il n'y pas encore de liberté d'information ? Toutefois, il faut noter que le monopole de l'Etat commence à être remis en cause aussi bien par les débordements extérieurs (télédiffusion par les satellites) qu'intérieurs : création de ligues des droits de l'homme et multiplication des pétitions d'écrivains, de journalistes, d'avocats, etc.