La métallurgie du fer au Sénégal : approche archéologique, technologique et historique
Auteur / Autrice : | Hamady Bocoum |
Direction : | Jean Devisse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie. Ethnologie |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse a pour objet la recherche des modalités de l'articulation entre les trois principales sources d'information sur la sidérurgie sénégalaise de ses origines à sa défaite à la fin du siecle dernier. Apres un bref rappel des contextes archéologiques du fer, nous avons abouti à la conclusion selon laquelle, seuls les sites d'habitat et les ateliers de réduction du minerai de fer permettaient une observation complète du cycle de vie de l'objet métallique, de sa conception à son abandon. Le cadre théorique de cette approche s'organise autour de la notion de chaîne opératoire du fer en tant que processus technique en vue de pouvoir étudier le fer dans ses contextes sociaux, économiques et politiques. Dans la conduite de la chaine opératoire du fer, le fourneau nous est apparu comme étant l'enjeu stratégique du dispositif technique. La lutte pour le contrôle de ce moment permet de suivre avec clarté l'évolution du groupe social des hommes du fer, de sa situation de groupe dominant à celle de groupe dominé. La conclusion à laquelle nous sommes parvenu à ce niveau est que le préjugé défavorable dont sont aujourd'hui victimes les ''forgerons'' est d'époque extrêmement récente et dans tous les cas, pas antérieure au seizième siècle. Il serait consécutif au triomphe de la barre de fer. Au plan technologique les travaux de métallographie structurale permettent d'avancer que la technologique utilisée par les artisans du fer dès le huitième siècle dans la moyenne du fleuve Sénégal étaient très performante. On utilisait la trempe et le revenu, deux techniques très complexes qui ne seront réellement en usage en France par exemple que vers le dix-septième siècle. Au plan humain enfin nous avons, partant des exigences archéologiques et écologiques, montre qu'il a existé des mouvements de population dans le sens sud-nord, donc inverses à ceux de la tendance généralement admise.