Thèse soutenue

Les étrangers en France de 1848 à la deuxième guerre mondiale : séjour et travail

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Auteur / Autrice : Didier Sur
Direction : Jean Bart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire du droit
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Dijon

Résumé

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Libre, essentiellement européenne et composée de travailleurs manuels (ouvriers employés dans l'industrie et dans l'agriculture), l'immigration en France au XIXème siècle et avant 1914 ne souffre d'aucune contrainte et ne se heurte à aucune règlementation. La liberté d'entrer en France, d'y séjourner et d'y travailler dont jouissent, à cette époque, les étrangers, leur est-elle pour autant toujours favorable ? Cette liberté, par absence de lois, peut aussi - paradoxalement - devenir une arme de contrainte au profit du plus fort aliénant le plus faible. L'édiction de lois, à partir de 1888, ne vient pas encore remettre en question le libéralisme. Ce ne sont là que des mesures de simple police qui préfigurent néanmoins l'amorce lente d'une évolution des mentalités vers un progressif interventionnisme. D’abord dû à des initiatives privées, à partir de 1906, cet interventionnisme devient public des 1914 puisque l'état lui-même, s'intéressant directement à l'économie, va se préoccuper de la condition des étrangers. Agissant d'abord comme un moteur de l'immigration (1914-1931) pour l'amplifier en période d'économie favorable face à une main-d’œuvre insuffisante (de 1. 160 000 en 1911, les étrangers sont 2. 400 000 quinze années après c'est à dire en 1926), l'état en sera le frein en période de crise économique, à partir de 1931 principalement. Ce renversement brutal de la condition des étrangers, dû aux nécessites de l'économie, nous interroge sur la place des immigrés en France et sur leur sort précaire, tant en période de libéralisme que d'interventionnisme étatique, parce que leur situation dépend, avant tout, de la conjoncture économique. Ces étrangers en France, qui sont en conséquence, tantôt les "indésirables", tantôt les "bienvenus", ne sont-ils pas globalement pourtant - entre 1848 et 1939 - "une chance pour la France" ?.