Thèse soutenue

Analyse du mode d'action du lymphocyte T "helper" : son rôle dans les phases précoces de l'activation de la cellule B et sa contribution à la régulation isotypique

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Auteur / Autrice : Lise Leclercq
Direction : Jacques Thèze
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences
Date : Soutenance en 1985
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Lors d'une stimulation par un antigène protéique soluble, les lymphocytes B reconnaissent l'antigène grâce à leurs immunoglobulines (Ig) de surface et collaborent avec des lymphocytes T helper (Th) également spécifiques de cet antigène. Ces interactions cellulaires complexes conduisent la cellule B à produire des anticorps qui représentent la forme soluble de l'Ig de surface. Bien que tous dirigés contre l'antigène, ces anticorps peuvent néanmoins appartenir à différentes classes que l'on appelle isotypes et qui se distinguent par la nature de leur région constante. Notre travail réalisé dans un modèle murin utilisant des clones de lymphocytes Th spécifiques d'un antigène synthétique, le GAT (poly (G1u60 Ala30 Tyr ¹º)), a tenté d'analyser le mode d'action du lymphocyte Th, en particulier son rôle dans les phases précoces de l'activation de la cellule B et sa contribution à la régulation isotypique. Après avoir testé différents clones de lymphocytes Th pour leur capacité à induire une stimulation polyclonale de lymphocytes B vierges, nous avons concentré nos efforts sur le clone le plus actif, appelé 52. 3. Nous avons préparé du surnageant (SN) de culture du clone 52. 3 activé et montré que les lymphocytes B au repos, syngéniques ou allogéniques, prolifèrent en présence de ce SN et en l'absence de tout autre stimulus tel que celui délivré par des anticorps anti-Ig. Par cytométrie de flux, nous avons démontré qu'après stimulation avec du SN du clone 52. 3, la quasi-totalité des lymphocytes B hyperexpriment les antigènes Ia, augmentent de taille (30% d'entre eux devenant blastiques) et passent de G₀ en G₁, mais que seuls 20% d'entre eux atteignent les phases S et G₂/M du cycle cellulaire. Ces résultats nous ont conduits à postuler l'existence dans le SN d'une lymphokine agissant sur les lymphocytes B au repos en provoquant leur passage du stage G₀ au stade G₁ du cycle cellulaire et ceci d'une manière qui n'est pas restreinte par les gènes du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH). Après stimulation avec le clone de lymphocytes Th 52. 3, des lymphocytes B spléniques IgM⁺ IgG⁻ (isolés par passage au trieur de cellules) sont capables de produire, en plus de l'isotype dominant IgM, des Ig appartenant aux différentes sous-classes d'IgG (avec une nette prédominance des IgG1). Des résultats analogues concernant la sécrétion des IgA ont été obtenus avec des lymphocytes IgM⁺ IgA⁻ isolés par adhérence sur une boîte recouverte d'anticorps anti-IgA. La stimulation de cellules B IgM⁺ IgG⁻ IgA⁻ par du SN du clone 52. 3 induit une réponse plus faible que celle induite par les cellules 52. 3 elles-mêmes, mais elle conduit néanmoins à une production des isotypes IgM, IgG et IgA. Parmi l'isotype IgG la sous-classe IgGi est dominante. Les expériences conduites sur des cellules B IgM⁺ IgG⁻ IgA⁻ semblent indiquer que des cellules Th spécifiques d'isotype ne sont pas indispensables pour qu'une cellule B primaire stimulée par une cellule Th spécifique d'un antigène produise des anticorps d'un isotype autre que IgM.